La foule aime le jour qui l'appelle au tumulte, tandis qu'elle craint la silencieuse nuit qui accueille les fantômes d'une imagination insubordonnée. Mais nous, nous ne craignons point ces légères visions, filles diaphanes d'une ombre protectrice. L'aube du jour réveille des spectres
plus effrayants: ce sont les vanités humaines et les devoirs quotidiens.
Etends la main, touche du doigt aux ténèbres insurgées, et le fantôme qui t'effrayait glissera dans l'abîme, et tu n'auras qu'à rire de l'aberration momentanée de tes sens.
ès le berceau ont visité des fées pleines de grâces; vous, les familiers de l'occulte, vous, hôtes journaliers de ses festins, sachez braver le fantôme du réel, allez à lui, — il fuira, et le nuage évanoui, la famille des esprits ouvrira de nouveau les portes de son Eden au vainqueur de la matière.
Издается по автографу, хранящемуся в бумагах И. ф. Тютчева. См. стихотворение 1839 года „Толпе тревожный день“